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Messager des théâtres et des arts, 29 janvier 1865

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Messager des théâtres et des arts
29 janvier 1865


Extrait du journal

touffe. — Reprise d’Jmp/ii/tnon. — Anniversaire de la naissance de Molière. — Odéon : Les Strophes. de Th..de Banville. — Le Répertoire. — Nouvelles des Théâtres. Le 23 novembre 1837, la Comédie-Française remportait une éclatante victoire avec une nouvelle comédie de M. Camille Doucet. Le Fruit défendu obtenait un de ces brillants succès qui assurent à une pièce remarquable à plus d’un titre sa place au répertoire. C’est donc un acte de bonne administration de reprendre aujourd’hui celte œuvre un peu oubliée peut-être et qui va, nous en sommes assuré, retrouver un regain de représentations honorables. M. Camille Doucet est une des individualités de la littérature contemporaine, et pour notre part nous regrettons sincèrement de ne pas le trouver plus souvent sur la brèche. S’il n’a pas toutes les hardiesses du fantaisiste et toute la vigueur que nous aimons à trouver aux mains de tous ceux,qui prêtent à la Comédie le fouet de Némésis, il a la grâce et la clarté et c’est déjà quelque chose. S’il ne déchire pas l’épiderme de ceux qu’il essaie de corriger, ses leçons n’en portent pas moins leurs fruits. A défaut de la sévérité du moraliste, il possède du moins la douceur paternelle qui se fait comprendre et écouter. Sa densification est élégante et souvent harmonieuse, et sous un semblant de légèreté charmante, il sait rendre la leçon agréable et surtout profitable. Nous ne raconterons pas à nouveau la comédie de M. Camille Doucet. Le Fruit défendu, c’est l’histoire éternelle des Pommes du Voisin. Léon n’aimera Jeanne et ne songera à épouser sa trop petite et trop blonde cousine que le jour où on lui défendra d’songer. Jusque là, il courra, le séducteur, de Claire à Marguerite parvenue toutes deux sont mariées ; n’est-ce pas là la loi éternelle ?... L’interprétation actuelle est à peu près la même que celle de la création. Provost joue toujours Desroziei s avec sa bonhomie délicieuse, c’est l’oncle le plus charmant et le meilleur oncle que l’on puisse river. Léon, c’est Delaunay, avec toute sa verve, tout son entrain, toute sa turbulence, toute sa jeunesse. Régnier est toujours admirable de finesse dans le personnage de Jalabert et M. Leroux remplace Dressant sans trop de désavantage dans le rôle deVarennes.— Les rôles de femme ont subi beaucoup plus de changements. Mlle Dubois, qui jouait Jeanne lors de la création, a pris celte fois ie tôle rempli naguère par cette pauvre Delphine Fix, morte si malheureusement il y a quelques mois à peine. Mlle E. Riquer, qui jouait Marguerite, à remplacé Mlle Dubois; Mlle Ponsin a pris possession du rôle de Marguerite, et Mlle R. Didier a montré sa petite mine éveillée de soubrette de Marivaux dans le rôle de Fanny, tenu en 1857 par Mme Emma Fleuiy....
Messager des théâtres et des arts (1848-1870)

À propos

Le Messager des théâtres et des arts est un périodique ayant paru deux fois par semaine entre 1848 et 1865. On y trouve principalement des articles portant sur l’actualité culturelle. Il est créé à la suite d’une scission au sein de la rédaction de la Revue et gazette des théâtres, lancée en 1838 par le journaliste Achille Denis. Démissionnaire, celui-ci occupe le poste de rédacteur en chef de la nouvelle publication.

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