Extrait du journal

mais d’inspirer à ses fidèles, quand toutefois il ne les rend pas muets. Malgré ces interruptions, nous avons remarqué une actrice que nous n’avions pas encore vue, Mad* Moreau, qui luttait avec avantage contre les distractions dont nous venons d’in diquer l’origine , et parvenait à rendre le public attentif et in téressé. C’est un mérite dont on doit lui tenir compte. Made moiselle Anaïs, transformée en écolier de seize ans, était trèsbien sous les habits d’homme. Quoique l’on soit généralement mal venu à donner des conseils aux jolies femmes, nous lui conseillerons cependant de ne point parler avec tant de volu bilité ; c’est un défaut dont il lui sera facile de se corriger en y prenant garde. Pendant que nous en sommes sur l’article des conseils, nous dirons à l’artiste chargé de l’importante fonction de lever et de baisser le rideau qu’il doit faire plus d’attention à la réplique. La lenteur qu’il a mise à laisser tomber la toile a obligé Mad. Moreau et Mlle Anaïs à prolonger pendant une minute et demie les embrassemens qui terminent le premier acte. Comme l’une de ces dames n’était un cavalier que pour la forme, la malignité ne peut supposer que ce re tard lui ait été bien agréable. Au 3e acte, plus de jolies femmes, mais force brûleurs de granges de l’un et de l’autre sexe : un échappé du bagne, un mendiant déguenillé, une vieille pauvresse avec un enfant dé-...