Extrait du journal

VI 11 y a des artistes qui chantent toujours le même air ; il en est d’autres, au contraire, qui varient agréablement leur répertoire, et par cela même se montrent virtuoses accomplis. M. Valerio appartient à cette dernière classe, car chaque Salon marque, chez lui, une heureuse incursion sur un domaine nouveau. Après nous avoir conduit autrefois à travers les peuplades ignorées des bords du Danube, M. Valerio nous ramène en France, si fertile en sujets pittoresques et charmants pour quiconque sait les trouver : un voyage en Bretagne lui a inspiré deux vues de la baie de Douarnenez, où la nature est prise sur le vif avec une grande pénétration de sentiment : ce sont, dans l’une, des chevaux sur les falaises par un temps de brise ; dans l’autre, un attelage à la marée montante. On est frappé tout d’abord de la vérité de la mer, que nui peintre de" marine n’a faite plus réelle, et ensuite de l’harmonie frappante que l’artiste a su établir entre les êtres vivants et la nature, entre les bêles et l’état de l’atmosphère. Tous les moyens sont bons pour traduire son sentiment — quand on en possède un. M. Valerio expose aussi une grande et magnifique aquarelle et d’admirables eaux fortes. L’aquarelle représente un chef Kurde et son escorte ; les eaux fortes se partagent entre la Dalmatie, le Monténégro et la Bretagne....