Extrait du journal

Némor qui eût rougi de honte sous des haillons sordides. 11 ressemblait plutôt à un fils de famille aisée qu’à un enfant dérobé pourlequel on n’a que mépris et tn lavais traitements. Si Aïka eût dû subir une seconde séparation, si on lui eût enlevé cet adroit gymnaste qui grossissait les recettes de la caravane et qui, dans son cœur, avait pris la place de son regretté défunt, elle fût morte de douleur. Cet amour avait poussé de si fortes racines que l’arracher de son âme, c’eût été lui maraîcher celle âme. Némor le pressentait. Plus que jamais il voulait fuir, sortir de l'esclavage, mats, secrètement le compatissant gymnaste rêvait aux moyens de se sauver avec Aïka. H sentait ce cœur si tendre privé de son aliment naturel : les amabilités et les prévenances de sou époux. Il la voyait toujours seule ou tremblant sous le regard de Bou-Amed, Elle prenait ses repas dans un coin, à l'écart, et partageait rarement la ' nourritures autres. Elle n’était jamais si j heureuse que lor.-qu'il était lui-même à ses I côtés. Alors sa tête penchée se relevait, sa ru-...