Extrait du journal

Heureusement ne sont pas perdues tout» s les traditions de Noël, il n’y a pas longtemps encore que, dans certains villages de la BasseN irradie, douze j unes tilles, vêtues en bergères, venaient présenter, à la messe de minuit, un agneau blanc étendu dans une manneornée avec soin de rubans et de pompons roses. Le cortège rutilait sous les arceaux je la nef ; et quel cortège- ! D abord, le bedeau portant gravement au bout d’une perc’toy une étoile en ca ton doré; puis, les trois mages, costumés eu Turc, marchant côte à côte ; puis, les vierges folles, avec leurs lampes éteintes, et les vie ges sages, avec des lanternes parfaitement éclairé s; nuis encore, l’Archange Gabriel, le plus beau et le plus intelligent garçon de l’endroit, avec des ailes dans le dos, se retournant de dix pas en dix pas pour saluer la Vierge Marie. Saint Joseph suivait, gardant modestement le petit agneau. Enfin, les bergers drapés dans leurs manteaux amadou, et les bergères habillées de blanc, avec écharpes et ceintures bigarrées et leurs houlettes enjolivées de rubans, formaient des figura. s emblématiques toute à la plus grande gloire du Seigneur. L’une portaitTarbie de Jessé, l’autre, la verge d’Aaron bien vernissée; la troisième, la fatale pomme ; un»* quatrième, le serpent maudit. A la suite s'avançait un orchestre composé de deux violons, d'un hautbois, du serpent de la paroisse et de cinq ou six cornemuses. A défaut d’orgue, cet orchestre accompagnait les voix des trois ou quatre bergères, * les saintes femmes », qui chantaient de vieux Noëls....