Extrait du journal

Quatre classes, plus de huit cent mille jeunes gens, se trouvent ainsi, du fait de la guerre, désorbités. Or, si beaucoup d'entre eux se destinant aux affaires. au commerce, à l’industrie, se trouveront, par conséquent, une fois la paix signée, à même d’employer leurs dons et leur énergie coutumiers, il reste les autres, les « universitaires » précisément ! Ceux dont la formation intellectuelle a subi un brusque arrêt, dont le cerveau, lentement, minutieusement enrichi, allait éclore, s'épanouir, donner •— qui sait ? — des fruits magnifiques. Hélas! ils n’ont pu mûrir ! Quelle destinée réservée à ces jeunes gens-là ? Consentiront-ils à s'asseoir de nouveau sur les bancs des écoles ? A vivre depuis si longtemps une vie purement physique, n’auront-ils point perdu le goût d'apprendre, la foi pour enseigner ? Sauront-ils renouer le fil précieux ? Ou bien jugeront-ils, au contraire, qu’une existence plus pratiquement active convient mieux, désormais, à leur entraînement?;...