Extrait du journal

Mais comment réunir autour du même tapis vert MM. Georges Bidault, Mendès-france, Pinay, Paul Reynaud, Queuille, Pleven, René Mayer et autres seigneurs du régime, comme l’exige toute formule de véritable union nationale ? En temps normal, ce serait parce que la proximité de l’élection présidentielle domine le débat. Aucun ancien président du Conseil n’acceptera d’être le ministre d’un autre ancien président du Conseil s’il a le sentiment qu’il diminue ainsi ses chances à la présidence de la République et qu’il fait le jeu d’un de ses éventuels concurrents. Cette complication ne se présenterait certes pas si M. Vincent Auriol acceptait de renouveler son septennat Mais cette hypothèse est hors de cause. Le président de la République se refuse formellement à envisager cette éventualité et il ne cesse de le dire, afin de ne laisser planer aucune ambiguïté....