Extrait du journal

: Vous laissez Vienne, et, ses belles maisons, ouvrières ; sa. municipalité socialiste qui possède le tiers des immeubles de la ville ; sa caisse d'épargne solidement établie - sur ces biens fonciers et qui est ,1e plus puissant'établissement financier de l'Autriche ; ses quartiers d'une élégance désuète,, un peu morne. Et vous-arrivez dans une ville toute .frémissante de vie qui continue de mener, avec des moyens de fortune, l'existence-que-je lui ai connue autrefois.- C'est la même, animation populaire, si vivante, si joyeuse, méri-' dionale, presque orientale déjà, qui n'a rien à voir avec l'air compassé de la haute société viennoise, le débraillé des petits bourgeois et cette décence grise des nouveaux habitants des prestigieux immeubles. La question du bonheur des foules est un de ces problèmes que les économistes auront bien de la peine à résoudre. Je ne sais si, par les statistiques, on peut établir que le confort est plus généralement répandu à Vienne qu'à Budapest, et si les ouvriers y jouissent de plus de bienêtre, le certain est qu'on a l'air plus heureux ici....