Extrait du journal

Le marchand de tableaux, roi du marche, dictateur de la cote, curateur effronté et rusé de la publicité. Celui-là n'a pas laissé échapper la leçon de l'anarchie. Dans la carence des Sociétés, de l'Ecole, de l'Etat, il a établi son pouvoir. Il a tout détruit, et transporté la question d'art sur le terrain économique, matant les peintres qui ont besoin de vivre et les collectionneurs pour qui le tableau, intéressant ou grotesque, n'est plus qu'une valeur à lots. Tout le monde pouvant exposer sans rien savoir,par la grâce de l'individualisme absolu et incontrôlé, pour la fortune des encadreurs et marchands de graisse polychrome, dont voici l'âge d'or, il y a trente mille peintres en France. Les images se précipitent torrentiellement dans quatre salons et des centaines d'expositions privées. On en a plein la ,"ur et plein les rues. Cela promet, et réalise déjà un prolétariat d'invendus, la misère haineuse des fausses vocations. Mais qu'importe ? La pléthore est prise pour de l'abondance, et les optimistes, devant la fournée de sept mille...