Extrait du journal

Ainsi, je me suis toujours élevé contre cette disparition des troupes fixes qui a si complètement modifié la situation des artistes ; j'ai montré le péril des vedettes coûteuses, pro'-.asté au sujet des tarifs trop élevés devant lesquels hésite le public moyen, pourtant la plus solide et la plus fidèle clientèle. Enfin, je me suis toujours promis que si jamais je reprenais du service actif, ce ne serait point pour m'ennuyer à monter des œuvres faciles. Je ne conçois qu'uns scène consacrée aux talents neufs, à des essais, des expériences utiles au progrès dramatique, au recrutement et à la formation des comédiens de demain. J'ai, depuis longtemps, prêché bien des choses encore : la gratuité des vestiaires, la disparition des ouvreuses, la guerre au trafic des billets, et d'autres réformes, difficiles, je le sais bien, avec les lourds budgets actuels. Faillir à ce programme eût été une de ces volte-face que l'opinion ne pardonne pas. Un instant, la collaboration et l'appui d'un homme comme Quinson, maître du marché, un peu dictateur du théâtre actuel, pou, vaient autoriser l'espoir d'aboutir, mais, quelle que soit sa bonne volonté, lui était-il possible vraiment de me" laisser les mains entièrement libres ?...