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Paris-soir, 28 décembre 1925

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Paris-soir
28 décembre 1925


Extrait du journal

:elle comme pour boire à son regard un philtre. Les mutilés du corps qui demandent une pension à la littérature voyaient dans chacun de ses mouvements un acquiescement. Ils lui vouaient une gratitude qui contrastait avec leur humeur chagrine. La génération spontanée des intellectuelles issue de la guerre commençait à peser lourdement sur leurs frêles épaules. A leurs yeux la duchesse Borgia avait le mérite rare de savoir se retirer sur une île d'Elbe quand le choc de leurs paroles faisait enfin jaillir une étincelle de vie de leurs cerveaux. Depuis longtemps elle avait aliéné son monopole d'esprit pour une intuition animale. Ses attitudes félines lui épargnaient la maladresse de ges-i tes de celles qui confectionnent « la pensée ». Mais si à contact elle ralliait l'unanimité du suffrage, elle n'était pas épargnée à distance. Ses sentiments et ses actes formant deux parallèles, on était frappé des trop lointaines relations de son âme avec son corps....

À propos

Paris-Soir est un quotidien français publié entre 1923 et 1944. Fondé par le journaliste et militant anarchiste Eugène Merle, ce quotidien à l'origine d’extrême gauche connut des débuts difficiles avant d’être repris par Jean Prouvost, qui lissa son contenu et en fit le plus grand journal français.

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