Extrait du journal

De toutes les questions qui sollicitent l’attention du législateur, il n’en est pas assurément de plus importante .que la question du service militaire, puisque l’existence même de la Patrie dépend de l’organisation de notre armée. De grands progrès ont déjà été réali sés dans ce sëns, mais le but poursuivi pour arriver à la perfection, autant qu’il est possible n’a pas encore été atteint. D’une part il faut rigoureusement tenir compte des exigences de plus en plus îranüe-5 dû l’art militaire qui est deve nu une véritable science^ Loin de se contenter d’être l'égal de ceux qui com me les Allemands, se sont acquis une solide réputation, il faut s’efforcer de les dépasser, de. leur être supérieurs. D’autre part l’évolution profonde qui s’est accomplie dans les mœurs doit être également prise en considération. Les jeunes gens d’aujourd’hui aiment tout autant leur patrie que l’aimaicnllcursde vanciers. Ils sont comme ils l'étaient eux-mêmes, prêts à la défendre, à ver ser leur sang pour elle. Mais s’ils ont encore l’esprit militaire, ils n’en ont plus du tout le goût. Ils voient Lien 1*. but à atteindre, mais à lord ou à rai son, ils diffèrent de leurs aînés sur les moyens à employer pour atteindre ce but. Ils estiment qu’il n’est plus utile de sacrifier trois ans d’un temps précieux et de leur belle jeunesse pour appren dre à manier convenablement un fusil et à tenir campagne. Si l’on retranche de l’instruction di> soldat tout ce qui est à côté, tout ce qui ne concourt pas rigoureusement à faire de l’homme le défenseur rêvé, on doit pouvoir se contenter de deux an nées de présence sous les drapeaux....