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Paris, 6 mars 1891

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Paris
6 mars 1891


Extrait du journal

lorsqu’une diva callipyge affirme que rien qu’en s’asseyant dessus clic casse des noisettes, c’est que le ministère n’en est pas fâché. Personnellement, chaque membre du gouvernement conserve l’indépendance de ses goûts et préférences, mais je doute que cette estampille officielle donnée à ces chansons ajoute au prestige collectif du cabinet. Quant à la liberté des théâtres, si j’étais partisan de la censure, je ne trou verais rien de mieux à faire que de la supprimer. Ce serait le moyen de la ren dre terrible, inexorable. Une fois donné le permis de représenter une pièce, le directeur est à peu près tranquille. Il marche, il ne regarde pas à la dépense, il a le gouvernement avec lui. Les mé comptes comme celui de Thermidor sont en somme assez rares. Mais le jour où le directeur sera lui-même le censeur, quand il lui faudra exposer ses capitaux sur une pièce sujette à caution, les au teurs dramatiques m’en diront des nou velles. Il y a des auteurs qui, par avau ce, se rendent compte do ce péril profes sionnel. M. Alexandre Dumas, par exem ple. Sa fantaisiste théorie est qu’il faut combattre la censure, mais pas jusqu’au point de se priver de ses précieux servi ces et de la sécurité relative qu’elle donne aux auteurs. Mais ceci, c'est la question profession nelle. Elle ne regarde que les auteurs ; elle 11e regarde pas la Chambre. La Chambre fait des lois et non des pièces de théâtre. Elle n’a pas à prévoir les délits, par mesure préventive. Elle n’a qu’à fournir au pouvoir exécutif le moyen de les réprimer quand ils ont été commis. Il y a assez à faire de ce côté. Si un désordre se produit dans un lieu public, si on signale un attentat maté riel aux mœurs, la suppression de la censure n’aura pas entraîné, je présume, la suppression de la police. Mais si quatre messieurs, dont on ne dit pas les noms, veulent se charger de faire pour nous, et préventivement, la police morale dans les théâtres, nous partageons l’avis de M. Auguste Vacque rie : « Nous sommes sous un régime de suffrage universel. Il ne convient pas de traiter le peuple comme un enfant au quel on désigne les lectures qu'il sera capable de faire. Nous ne voyons pas comment on pourrait admettre que le peuple pût choisir son gouvernement et qu’il ne pût pas choisir son spectacle. » Spectator. - : LES COURSES...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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