Extrait du journal
Jusqu'à présent, pour transformer en un tube creux un barreau plein de mé tal, on n’avait guère que le choix entre deux procédés. On pouvait aplatir au laminoir ou au marteau la tige métalli que, de façon à en faire un ruban dont l’épaisseur fût juste celle qu’on voulait donner aux parois du tube : il n’y avait plus ensuite qu’à enrouler ce ruban sur lui-même autour d'un cylindre jusqu'à ce que les deux tranches opposées, ve nues en contact, pussent être réunies par une soudure ou une rivure. Tel était le procédé le plus généralement usité. On pouvait encore forer le barreau dans le sens longitudinal, en prolongeant de bout on bout le trou amorcé au centre de l’une de ses deux sections extrêmes. Il serait superflu d’insister sur les in convénients de ces deux systèmes, dont le second, en particulier, en outre de ses difficultés, avait l’impardonnable tort d’entraîner une perte de matière considérable. On en était là quand survint M. Max Mannesman», directeur de l’usine de Remscheid, déjà nommée, qui s’avisa de prétendre que le meilleur moyen, le plus rapide et le plus sûr, de changer en un tube un lingot plein, c’est de faire passer ledit lingot entre deux laminoirs. Pour un paradoxe, par exemple, c’était là un paradoxe ! Il semble, en effet, que si le laminage peut, ou bien rendre le lingot plus compact en en resserrant le grain ou en en comprimant et en en rapprochant les molécules, ou bien l’user et en diminuer le calibre par le rabotage de la surface, ou bien, enfin, l’étirer en longueur, c’est là tout le bout du monde. On ne comprend guère qu’il puisse ser vir à évider l’intérieur de la tige mas sive qu'on lui livre et dont il ne peut mordre que la surface. Il y a même là une sorte de contradiction, le laminoir paraissant plutôt destiné à transformer des tuyaux en lingots pleins qu'à faire le contraire. Il n’empêche que ce paradoxe est dé sormais un fait accompli. C’est bel et bien en faisant passer à chaud à travers un laminoir spécial des barres pleines, d'un métal homogène et plastique, quo M. Mannesman» vous fabrique aujour d’hui, par douzaines, les tubes sans soudure, de toutes dimensions et de tous calibres, depuis 5 millimètres jusqu’à 400 millimètres de diamètre extérieur, le diamètre intérieur pouvant être avec celui-ci dans un rapport quelconque, variant depuis 98/100 jusqu’à la finesse d’un trou d’aiguille. On étudie, en ce moment, les moyens d’obtenir des tubes de plus d’un mètre de diamètre extérieur, sur une longueur de 25 ou 30 mètres... Ce sont des faits, cela, c’est-à-dire des preuves! Il va de soi que le laminoir qui opéra ce miracle n’est pas un laminoir ordi naire. Les cylindres habituels sont ici rem placés par des cônes tfont les axes, si tués dans des plans diilirents, ne sont pas parallèles, mais légtg'cment obliques et tournent dans le môme sens. L’éta-...
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
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