Extrait du journal

En ce temps-lû, la foule était accou rue immense et recueillie. Lorsque le Seigneur, calme et grave, vint s’asseoir au milieu d’elle. Un voile de tristesse et de résignation semblait s’étendre sur sa figure douce et imposante, toute empreinte d’une pro fonde bonté. Après s’être levé et avoir regardé le soleil de l’immense verrière (45 mètres de diamètre), il dit en quel ques lignes : « Que la paix soit avec eux ! » Alors le grand pape de l’Exposition, quand il eut. plié le genou et incliné la tête devant le Maître, se tourna vers les sous-papes qui l’entouraient et leur par la en ces termes : « Et maintenant que la fête commence ! » A ces paroles, des néophytes blonds et bruns, vêtus d’un habit noir et le col entouré d’une cravate blanche, s’avancè rent de chaque côté sur les marches du temple et, après s’être baissés trois fois, restèrent debouls et immobiles comme la statue du Commandeur. Puis les pontifes austères, enveloppés d’une barbe longue et coiffés d’un crâne étincelant garni de quelques cheveux rares, vinrent à leur tour se placer sur les sièges qui leur étaient réservés. Une sonnerie de trompettes, une fan fare éclatante, des hymnes de paix et des chants d’allégresse remplirent la vaste nef déjà pleine cependant des en voyés des tribus amies. Soudain un grand silence. Chacun retenait son souffle ; les plus émus retenaient même celui de leurs voisins. L’instant était solennel : on aurait entendu voler un pickpocket. Le chef des apôtres, chef de cette église, grand, grand, grand et maigre, maigre, maigre, s’avança alors au-de vant de la foule accourue et, déployant...