Extrait du journal
Voici quelques détails sur la Société coopérative contre laquelle M. Basly s’est élevé à la dernière réunion. Cette société comprend actuellement 2,G93 sociétaires, ayant versé chacun une action de 50 francs. Elle donne à chacun de scs associés toutes les denrées alimen taires au prix des détaillants de Denain. Tous les six mois, la différence entre le prix de revient des marchandises écou lées et le prix auquel elles ont été ven dues, constitue un bénéfice qui est dis tribué aux associés au prorata de leur consommation. D’après M. Basly, la Société emploie la plus grande partie de ses bénéfices à l’en tretien de parasites : depuis son gérant, qui touche à,500 francs de traitement, sans compter le logement, le chauffage et l’éclairage, jusqu’à trois garçons de magasin qui sont payés 2 fr. 50 par jour. En outre, les produits sont mauvais, le pain avarié, le beurre soumis à de mys térieuses manipulations. En temps do grève, la Compagnie re fuse un crédit que le commerce local accorderait, si l’on s’adressait toujours à lui. Enfin, la Société coopérative est un moyen d’oppression. Par elle, la Compa gnie sait ce que les ouvriers consomment, c’est un moyen d’esclavage en dehors de la mine, comme le travail est l’esclavage du fond. 11 est possible que la Compagnie d’An zin, devançant les mineurs, ait fondé la Société pour s’en faire une arme. C’est aux mineurs à déjouer ces projets en en fondant une autre, administrée par eux. C’est un principe nouveau, un progrès qu’ils ne doivent pas répudier. En tout cas, s’ils veulent intéresser à leur sort, ils ne doivent jamais dire que le travail est un esclavage. Surtout lors qu’ils blâment les doctrines anarchistes. Nous, nous sommes montrés assez par tisans de la cause des mineurs pour ne pas être suspects à leurs yeux en tenant ce langage. Les mineurs sont calmes, du reste. Il n’en est pas de même des tisseurs également en grève. Des scènes de dé sordre se sont produites à Leers, près Roubaix, où la gendarmerie a dû inter venir pour repousser les ouvriers et sur tout les ouvrières....
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
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