Extrait du journal

Tous les vendeurs de peaux d’ours du Parlement et de la presse vont enfin en trer en chasse. On va voir ce qu’il y avait au fond de leurs menaces, et la superbe assurance avec laquelle ils ont traité, pendant ces longues vacances, un cabi net de fermes républicains et d’honnêtes gens vu pouvoir se traduire à la tribune en des ordres du jour dédaigneux. Ou saura si tout le crime du ministère consiste à n’avoir pas révoqué un souspréfet coupable d’avoir omis d’inviter un député de l’extrême gauche à la table du ministre de la guerre. On saura si sou forfait est d’avoir con senti sur la demande du ministère pu blic à l'ajournement d'un procès que les jurés, affolés par des menaces trop cer taines, menaçaient de déserter en masse. Ou saura si des arrestations qui ont eu pour effet de révéler l’organisation, non effrayante, à coup sûr, mais cependant sérieuse d’un parti international d’anar chistes assassins et incendiaires prenant la France pour théâtre de leurs exploits peuvent être considérées comme une ir rémédiable faute. On saura si dans les affaires extérieu res de la République le ministère a trop défendu les intérêts français et s’il ne s’est pas assez incliné devant le» ambitions

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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