Extrait du journal

Le Mot eVOrdre s’explique difficile ment que nous nous déclarions opposé à toute enquête parlementaire sur les affaires de Montceau-les-Mines et de Lyon. Nous avons déjà dit, cependant, pour quoi nous approuvons le gouvernement de repousser l’enquête. La justice est saisie. L’arrêt de la cour de cassation qui a envoyé le procès de vant la cour de Riom, vu les menaces dont étaient assaillis les jurés de Chalonsur-Saône, cet arrêt n’a pas interrompu le cours régulier des choses. Voter, en l’état, qu’il y a lieu de rechercher par voie de commission les véritables causes des crimes ou des délits commis, ce serait confondre les pouvoirs, frapper de suspi cion anticipée le verdict à rendre, et don ner un encouragement à tous les fauteurs de désordre. D’ailleurs, esb-ce que nous nous som mes trompés ? Est-ce que la Chambre n’étudie pas en ce moment un projet de réforme judiciaire ? Voyez-vous de quel augure serait pour cette réforme à venir le précédent que l’extrême gauche cher che à établir ! La Chambre, chargée de faire les lois, intervenant entre le justiciable et le juge, que dis-je 1 jugeant elle-même, car aucun magistrat n’oserait prononcer contre ses décisions. Le parquet, — institution su rannée, — n’aurait plus qu’à s’incliner devant la questure, et la magistrature assise pourrait aller se coucher. (quelle jolie situation! Le Sénat arrête-t-il le vote d’une loi importante ? vite, la Chambre ordonne une enquête pour juger elle-même par dessus la tète des juges un cas se ratta chant à cette cause suspendue. L’ordre de ses travaux est désormais modifié : par exemple, voilà le projet de loi sur les récidivistes qui lui est pré senté. La commission spéciale fait son rapport. On discute. Ou vote. Les deux délibérations sont achevées. Alors, en...