Extrait du journal
des. mois qu’elle tourne et retourne le budget, elle dolVsaVôir s'il est compressible et de quel côté. Elle n’a donc qu’à le dire! Ce ne serait pas là, comme le prétendent certains pointus, un empiétement sur les attributions du pouvoir exécutif. La commission du budget n’est pas seulement une commis sion de contrôle : elle est aussi une commission d’initiative, et si elle voit des économies à faire, son premier de voir est de les indiquer. Le ministre, moins heureux quelle, n’en aperçoit pas. Ce n’est pas d’aujour d’hui, d’ailleurs, que M. Bouvier s’est élevé contre la formule absolue : « Ni emprunt, ni impôts; des économies ! » II n’y a pas de maxime plus séduisante et plus décevante que celle-là. Elle sonne bien, fait admirablement dans les dis cours, mais elle n’a qu'un défaut, c’est de n’être pas sérieuse. 11 n'y a rien de mieux que les économies, et nous en sommes aussi partisans que quiconque, mais demander à la fois et des écono mies et des dépenses nouvelles, c’est de la politique de Calino. Or, la Chambre ne fait pas autre chose. Il n’y a pas une loi votée qui ne se traduise par quelque crédit, et quand le ministre apporte la note, ceux mêmes qui ont proposé la loi et engagé, pur conséquent, les dépen ses, font des difficultés pour le paye ment ! Et en conscience, n’est-il pas excessif de crier à l’oppression du contribuable, de lever l’étendard de la révolte, lorsque l'impôt qu’on propose n’atteint, en som me, que les eaux dentifrices et les pas tilles stomacales? C’est un impôt qui fait sourire, disent certains de nos con frères. Hé! tant mieux! ce n'est pas le propre des impôts, d’ordinaire, de faire sourire : ils font plutôt crier,et quelque fois pleurer. Pour une fois que nous trouvons un impôt gai, ne le laissons pas échapper, et surtout n’allons p.as, par de pures questions d'entêtement ou d'amour-propre, creuser entre la com mission et le ministre un trou qui serait autrement fâcheux et grave que celui, très réparable, du budget. Emmanuel Arène....
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
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