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Paris, 17 janvier 1894

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Paris
17 janvier 1894


Extrait du journal

LA CONVERSION Le projet de conversion de la rente h 1/2 0/0 que M. Burdeau a déposé hier à la Chambre n’a pu surprendre personne, car cette conversion était prévue dans la loi de 1883 et il y a un certain temps déjà, que l’ou escompte de bien des façons l’é conomie qu’elle doit procurer au Trésor. Cependant rien ne faisait supposer que le projet allait être déposé ces jours-ci, et il faut louer le ministre des finances de la discrétion qu’il a observée. Les opé rations de cette nature veulent, en effet, être préparées en silence, et une fois qu’elles sont devenues publiques, il faut les terminer sans retard, afin d’éviter certaines spéculations gui, en provoquant une baisse,seraient préjudiciables aux in térêts du Trésor. Du principe même de la conversion, il n’y a rien à dire, car il est inattaquable. Le droit de racheter la rente perpétuelle est inscrit dans le code civil et l’Etat ne saurait être mis dans l’impossibilité, lors que le loyer de l’argent a baissé, d’offrir à ses créanciers cette double combinaison du remboursement en espèces de la somme qu’ils lui ont prêtée ou du rem placement du contrat qui avait fixé le taux de l’intérêt par un autre contrat sti pulant un autre intérêt. Si les créanciers considèrent qu’il est f)lus avantageux pour eux de reprendre eur capital et de chercher ailleurs un au tre placement, ils eu sont libres. Mais si on leur offre, comme c’est le cas actuel, un placement à un taux encore supérieur à la moyenne, les titres convertis devant, d’après les derniers cours de la Bourse, donner un revenu de 3 35 0/0, il est peu vraisemblable que les rentiers usent de la faculté du remboursement. Il serait évidemment exagéré de dire que les porteurs.de à 1/2 0/6 seront très enchantés de la réduction d’intérêt qu’ils devront subir, soit qu’ils acceptent lef, titres nouveaux par lesquels on rempla cera les titres anciens, soit qu’ils cher chent ailleurs que dans les valeurs d’Etat un placement nouveau. Mais cette consi dération ne peut arrêter l’Etat à l’heure présente; lorsque le taux de l’intérêt est très faible, un placement à h 1 /2 constitue pour quelques capitalistes un véritable privilège et l’Etat n’a pas le droit de le leur conserver, car il ne peut le faire qu’aux dépens du contribuable, et l’on ne saurait imposer à celui-ci des sacrifices pour accorder à d’autres des faveurs. Tout au contraire, pourrait-on penser que la conversion eu 3 1 /2 0/0 constitue encore un avantage assez appréciable et qu’un type de rente plus faible aurait été préférable en donnant, comme le re marque M. Burdeau lui-même, plus d’é lasticité au marché des fonds publics. L’Etat se serait peut-être trouvé en pré sence de demandes de remboursement plus nombreuses et nous reconnaissons que c’est une éventualité dont le ministre des finances devait se préoccuper. Mais uuc partie de ces capitaux aurait cherché à s’employer dans diverses opérations et cela aurait favorisé dans une certaine me-...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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