Extrait du journal

Il faut agir promptement, efficace ment. Douze ou quinze Pavillons noirs, mal armés, découragés par la retraite des troupes chinoises dont ils espéraient l’aide, ne sont pas un obstacle. Le moment opportun ? — Que l’on con sidère donc combien l’occasion présente est favorable. L’Angleterre est occupée en Egypte ; la Chine est, d’une part, occupée par la rébellion intérieure;d’au tre part, en Corée, où sa diplomatie est tenue en échec par le Japon. Manqueronsnous donc à notre devoir international, à nos intérêts, à nos destinées commercia les et politiques en extrême Orient, alors que tout semble concourir à faciliter pour nous une intervention reconnue neces saire ? L’expédition, — qui ne doit avoir qu’un but, celui de raffermir notre crédit, tout en arrachant le merveilleux pays du Ton kin aux brigands qui l’infestent, — l’ex pédition ne coûtera rien. Le ministre de la marine demande onze millions pour embarquer 3,000 hommes, mettre quatre transports et un navire blindé en mer. Mais ces onze millions, avant un an, ils seront rentrés, et avec d’autres, dans le Trésor, puisque l’on a calculé que les douanes du Tonkin, organisées à la fran çaise, sous notre contrôle, feront rentrer, dès la première année, 80 millions dans nos coffres. G est ainsi que se présente la question. On peut juger, par tous les détails que nous venons de donner, si l’heure est ve nue de la résoudre. Attendrons-nous que les troupes chinoises, ayant vaincu les rebelles et, échauffées de leur victoire, soient revenues se masser aux portes d’IIanoï? Si c’est ce moment-là qu’on veut attendre, il vaut tout autant, alors,...