PRÉCÉDENT

Paris, 21 février 1884

SUIVANT

URL invalide

Paris
21 février 1884


Extrait du journal

Plusieurs journaux s'élèvent assez vivement depuis quelques jours contre la préfecture de police, à propos des « immondes affiches à images» qui s’étalent sur les murs de Paris. Nos confrères ont raison quand ils récla ment contre un tel abus de la « pornographie murale ». Mais ils sont dans l’erreur lors qu’ils disent que l’administration de la pré fecture de police est suffisamment armée pour assurer « la propreté de la rue ». En dehors des emplacements réservés par arrêté du maire, aux actes émanant de l’au torité, la loi du 29 juillet 1881 ne contient au cune disposition pour empêcher l’affichage sur les murs. Quant aux prescriptions de la loi relative à l’outrage aux bonnes mœurs, elles ont un caractère spécial, défini, et le parquet, auquel les images dont il s’agit (gravures de moir et de l'Histoire scandaleuse des pape*) ont été signalées, n'a pas trouvé qu’elles conte naient les éléments suffisants d’une poursuite correctionnelle contre leurs auteurs. C’est donc le parquet qu’il faudrait rendre responsable des faits qu’on reproche à la pré fecture de police. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que la loi de 1881 sur la liberté de la presse comporte l'abolition de toutes mesures préventives en matière de colportage et d’affichage; or, pour l’affichage surtout et en l'espèce, comme on dit au Palais, le visa était efficace, car, en admettant que le parquet ordonne des pour suites, le corps du délit n’en reste pas moins exposé sur les murs, et, tant que la condam nation n’est pas prononcée, tant que le juge ment n’est pas exécutoire, l’autorité n’a nul lement le droit de faire enlever une affiche licencieuse qui offusque le regard des passants. Dans tous les cas, on le voit, le rôle de la préfecture de police se borne à signaler les faits qui lui semblent délictueux, au parquet, qui établit ensuite s’il y a lieu de poursuivre. C’est, paraît-il, ce qu’elle fait chaque jour pour ce genre d’affichage....

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

En savoir plus
Données de classification
  • bradlaugh
  • paul foucher
  • goschen
  • tramond
  • maréchal
  • naquet
  • labiche
  • victor hugo
  • perier
  • vanson
  • paris
  • lyon
  • france
  • orléans
  • chambre
  • bayonne
  • algérie
  • auxerre
  • blois
  • lisbonne
  • crédit foncier
  • sénat
  • banque de france
  • bt
  • crédit général français
  • meurthe-e
  • suez
  • fives-lille
  • société générale
  • crédit