Extrait du journal

IjVotiS a$5ns publié hier ta Prophétie de Tolstoï. j s ftefi une autre voix que nous faisons entendre aujourd'hui, celle du maître-poète Abel vffifyïrd qui, dans une ode magistrale fait appel « au Héros futur », c'est le tracé vivant itmOfe, puissant du rôle que l'humanité attend de ceux qui recevront la mission de faire idompii^x l£§ idées d’où naquirent les civilisations les plus resplendissantest -55?'O fils 'de l’avenir, constructeur de nouveau,. O cli/ci qui te voiles encore, Parais,, pour que soudain tout devienne plus beau, 0 grand homme, ô nouvelle aurore 1 On préfènTparlout celui qui vaut le moins ; Partout le plus vil se rebelle ; 1*5 mal, sans ennemis, n’a plus que des (témoins. Oh 1 viens, comme la tâche est belle I Comme on tente une femme aux désirs puérils Avec l’or, les bijoux sans nombre, Héros, je le séduis avec tous ces périls, Pour te faire sortir de l'ombre Vols, tout se contrarie en nos efforts étroits, Mais, dans ce désordre où nous sommes, O toi qui sais le rythme et les suprêmes lois, Viçns de nouveau bâtir les hommes. Viens, fais de leur amas écrasant, ténébreux, Un monument aux murs splendides, Solennel, régulier, calme, ou tout soit heureux, Tou'ü même les Cariatides ! Viens pour les révoltés qu’irrite leur malheur Et même pour la populace ; Ils ne sont pas contents d'être libres ; fais-leur Le bien de les mettre à leur place. Plus ils sont déchaînés, moins ils sont apaisés, Et, désirant un grand spectacle, _ Us souffrent quand les Dieux que leurs mains oui brisés \N’ont pas fait contre eux de miracle, Ils sentent bien, ô chef, que leur folie a tort Et peut-être, triâtes, sauvages, Comme on dévaste tout pour trouver un trésor. C’est toi que cherchent leurs ravages. Un amour sans objet gronde sous leur fureur ; Envier ne peut pas suffire, El s’ils sont soulevés, c’est que, dans leur aigreur, Ils manquent de ce qu’on admire. 0 ! comme l’Océan souffrirait, si le soir, Lorsque s’enfle en lui sa marée, Il n.c voyait alors, sur son tumulte noir, Monter la lune désirée i Ses flots désespérés ne sauraient que noyer Leurs sombres vives anciennes ; Ainsi, pleins d’un effort que tu dois employer, Les hommes veulent que lu viennes. Parais, charmeur allier du tumulte brutal, Dominateur des forces vagues, Lune de la marée humaine, astre fatal. Oui ne dois pas manquer aux vagues ! «Monte,"impassible et clair, dans la sérénité Au-dessus de la sombre houle, Sévère bienfaiteur, viens pour l’humanité Que tu dois sauver de ia foute, Imposant à chacun ce qu’il devrait vouloir. Renouant à ce qui sc détache Apprends aux plus obscurs ce qu iis peuvent valoir S’ils font bien la plus humble tâche. Fai&-e.:n des artisans qui ne soient plus honteux. De leurs marteaux ni de leurs limes, -Mais sauve-nous le droit de vivre au-dessus d’eux, Attachés aux choses sublimes ! Vois les hommes confus, inertes, décevants. Sans être troublé par leur nombre, L’humanité pour corps n a que quelques vivants Et le nombre, û héros, c'est l’ombre ! Mais, ferme, sois toujours sans colère, ô vainqueurx. Qu’une pudeur grave domine El porte la bonté par-dessous ta rigueur, Comme sous ia pumpre l’hennine. Peut-être tu seras le fils d un bûcheron Et, parmi les rumeurs humaines Tu te. rappelleras, héros au calme iront Le bruit magnanime «les chênes. Peut-être lu seras né par-vu les marins Et tout ee que l’h- mmc complote Tu le déjoueras bien, 0 chef aux yeux sereins, Etant né le fils d’un pilote. Pense à ceux rpii luttaient en des climats cruels Perdus sur les places dernières....