Extrait du journal
Messieurs, 11 m’est particulièrement agréable de vous dire combien je suis reconnaissant à notre Chambre de commerce de Paris de m’avoir, par sa gracieuse invitation, ménagé l’avantage de me rencontrer, dans cette brillante fête, avec des représentants les plus autorisés du notre commerce national. Quelles que soit les opinions économiques que vous professiez, les uns et les autres, que vous rattachiez par la raison ou par le cœur à la doctrine de la protection ou à celle du libre-échange, il y a entre vous tous un lien commun qui vous unit dans une pensée su périeure : le ferme dessein de travailler au développement de la fortune publique et au bien général du pays. La politique à suivre Mettre judicieusement a profit les leçons de la pratique et les enseignements de la science; tenir un compte équitable des conditions du travail et de l’évolution générale des choses ; faire effort, enfin, pour planter le drapeau là où est, en réalité, l’intérêt certain du pays, voilà bien, si je ne me trompe, ce qui fait l’obejt de vos constantes préoccupations, et ce qui s’impose, en même temps, à votre labo rieuse activité. C’est de cette politique économique que se sont heureusement inspirés le gouvernement et les Chambres, qui, en procédant naguère à la révision de notre tarif douanier, ont eu la sagesse de s’en tenir à ce qu’on a justement appelé une simple mise au point. N’était.-cc pas rendre un hommage mérité à une législation à laquelle, il serait injuste de le méconnaître, le pays doit, en partie, une ère féconde d’ac croissement industriel et commercial ? Les destinées économiques du pays Votre distingué président a eu l’heureuse pensée de nous montrer quel chemin nous avons parcouru, depuis les dernières années du Idix-septième siècle jusqu’au commencement de celui-ci ; et quand il nous a rappelé que, dans cette période de temps, notre commerce général est passé de 000 millions à 12 mil liards, combien notre fierté nationale s’en est sentie réjouie. Mais n’avons-nous pas la né cessité autant que l’ambition d’aller toujours de l’avant, n’oubliant pas que, sur le champ de concurrence universelle, qui ne progresse pas recule, et, sans rémission, prépare les voies à une décadence inévitable. Mieux que personne, vous savez à quelles conditions il faut souscrire pour maintenir le pays à la hauteur de ses destinées économiques. Il est en ma reh e vers un avenir qui s'annonce par les plus houleuses promesses, et tout con court à fortifier notre confiance dans te succès de ses efforts. L'utile émulation Lu bienfaisante action du génie de nos in venteurs, qui assouplissent, chaque jour, plus impérieusement les forces de la nature au com mandement de la pensée ; le rayonnement sans lin de découvertes sans limites, qui déconcer tent l’imagination et confondent ce que nous croyons savoir de la notion approfondie des choses ; les questions sociales qui se posent / j pressantes et compliquées, dans les différentes ' directions de l'expansion, nationale, oui. tout j u concoui u à faire de la fin du siècle dur- I nier et du commencement de celui-ci le plus vaste champ d’expérimentation et de progrès qui se puisse ouvrir ù l’esprit et à tu conscien ce des hommes. Industriels, commercants, pa trons et ouvriers de toutes catégories et de tous métiers, la vie s’olfre sans doute à tous avec des difficultés croissantes et des aspirations nouvelles ; mais la volonté de résoudre les unes et de satisfaire aux au lies a provoqué, dans tous les rangs du inonde du travail, depuis le haut jusqu'en bus, une émulation méritoire, et fait naître des sentiments réciproques de justice et de solidarité, qui sont et resteront la force de notre démocratie et l’honneur de notre pays. L'enseignement technique et professionnel Je ne serais pas juste envers vous, si je ne’ disais que vous avez généreusement continué des traditions, dont l’origine remonte au len demain de votre fondation, et auxquelles vous avez tenu à donner une preuve nouvelle de vo tre persévérante fidélité, lorsqu’il y a quelque temps vous avez fondé, sur la rive gauche de la Seine, une magnifique école, que j’ai eu lo très grand plaisir d’inaugurer avec vous. C’est bien du côté de l’enseignement technique et professionnel, en effet, que doivent se tourner aujourd’hui toutes les initiatives. Il faut en fa voriser toutes les entreprises, et prendre garde de ne pas, en cette matière essentielle, se lais ser distancer par l’étranger. Les Chambres de province Ce serait, de ma part, une ingratitude dou blée de la méconnaissance complète des cho ses, que de ne pas associer aux félicitations, que je suis heureux d’adresser à notre Chambre de Paris, celles que nous devons aussi à nos Chambres des départements. Beaucoup d’entre elles ont un passé glorieux. Elles ont le droit d’en être fières, et c’est avec une haute ht pa triotique satisfaction que je les vois toutes ri valiser de lumières, de zèle et de dévouement pour porter à son plus haut point de fortune notre puissartee économique. C’est avec un même sentiment de confiance dans l’avenir qu’elles ont vu leurs portes s’ou vrir a des représentants du petit commerce et de la petite industrie. A élargir la base, on con solide l’édifice,- et ce n’est pas dans un temps comme le nôtre qu’il faut tenir séparées les unes des autres des intelligences, des compéten ces et des probités dont l’union ne peut que concourir efficacement, dans une action com mune et pour la part qui leur revient, au dé veloppement do la force, de la richesse et de la grandeur de la nation. Je lève mon verre à la prospérité de la Cham bre de commerce de Paris et des Chambres de commerce de France....
À propos
Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.
En savoir plus Données de classification - rester
- armand bernard
- trouillot
- selves
- cruppi
- pallain
- jean dupuy
- henry chéron
- antonin dubost
- léon bourgeois
- paris
- france
- la seine
- nérac
- bruxelles
- lyon
- allemagne
- cham
- maroc
- espagne
- la république
- seine
- faculté de droit
- université d'alger
- banque de france
- république française
- chambre
- sénat
- legrand
- eglise catholique