Extrait du journal

ter sans son hôte, et il annonce qu’il se représentera à Montmartre : il deman dera au peuple, son seul juge,de casser la décision de la Chambre. Nous voilà avertis. Si M. Joffrin est invalidé et si les électeurs de Montmartre s’entêtent, c’est un petit jeu qui pourra durer long temps. M. Boulanger aura là de quoi occuper ses loisirs pendant quatre ans». A M. Massard qui lui demandait si le parti dit national devait adopter la poli tique d’action, M. Boulanger a fait une de ces réponses où se montre bien sa haute sagacité. « De l’action, a-t-il dit, certainement il en faut, un parti qui n’agit pas est un parti mort; de l’action, encore de l’ac tion, toujours de l’action ! » Mais, a-t-il ajouté, en mettant l’index sur le bout de son nez — voir la dix-septième pose du Figaro — « cependant, pas trop n’en faut! » Quel homme 1 quel génie! quel Machiavel ! Quant à présent, en fait d’action, M. Boulanger invite ses amis à se préparer pour les élections municipales; on le sa vait, on savait que les boulangistes allaient concentrer tous leurs efforts sur le conseil municipal de Paris; mais sur ce point encore nous voilà officiellement avertis. En terminant, M. Massard a adressé à son général une question qu’il n’a pas craint de trouver lui-même quelque peu délicate : « Et les voies et moyens, a-t-il demandé, et l’argent?... » Là-dessus, M. Boulanger a répondu qu’il lui en restait beaucoup, que ses munitions étaient loin d'être épuisées et que ses ennemis s’en apercevraient quand ils recevraient la mitraille en pleine poitrine ! S’il en est ainsi, si la caisse de M. Boulanger est si garnie que cela, s’il lui reste tant d’argent, il devrait bien en envoyer un petit peu aux pauvres hères qui se sont compromis pour lui, qui ont été révoqués à cause de lui. 11 l’avait promis 1 Rang....