Extrait du journal

Le ministère est constitue, ou à peu près. Faute de grives radicales, on a flanqué de merles le perdreau dresse par l’union des gauches et barde de lard par les soins de M. de Mackau. M. Bous quet aura les sceaux et M. Barbe aura l’agriculture. La puissante mamelle de la France va être entretenue en bon état par un au* ci en officier d’artillerie, gros fabricant de dynamite, et la chancellerie de la place Vendôme verra tous ses dossiers remués par un honorable inconnu ayant peut-être toutes les qualités, mais pos sédant à coup sûr celle de Conrart. Nous n’avons plus rien à dire, ou plutôt nous n’avons encore rien à dire de ce cabinet. Si la plupart des hommes qui le composent faisaient partie d’une combinaison ouverte à toutes les frac tions du parti républicain dans la Chambre, si l’exclusivisme de parti et les rancunes personnelles n’avaient point présidé à leur instauration, nous pour rions dire tout le bien que nous pensons des talents qui sont les leurs et des intentions qu’il est juste de leur prêter. Mais, qu’ils le veuillent ou non, il faudra bien qu’ils fassent de la politique, et celte qu’ils feront ne saurait être que mauvaise,du moment où ils n’admettent pas a priori la nécessité de faire un pas à gauche. L’opinion est sévère pour ce cabinet, dès le premier moment. Des journaux qui ne sont point suspects lui prédisent de durs échecs. 11 ne les évitera qu’eu méritant le concours de la droite. Refuscra-t-il de l’acquérir? — Alors, pourquoi se serait-il formé? "Voudra-t-il le mériter? — Alors nous le combattrons de toutes nos forces. Cn. Laurent....