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Paris, 31 mai 1890

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Paris
31 mai 1890


Extrait du journal

La Chambre, à la majorité de près de 50 voix, a prononcé l’annulation de l’élection de Saint-Dié, et il faut bien reconnaître que jamais vote ne lut mieux justifié. Sans parler des violences de langage, des calomnies odieuses lan cées contre le concurrent de M. Picot, l’élection avait été faite à coups d’argent et les agents du candidat soutenu par la boulange ne s’en cachaient pas. Il n’a pas été fait de réponse même spécieuse aux articulations graves formulées par le rapporteur, M. Viger. C’est M. de Douville-Maillefeu qui a pris la défense de M. Picot. Il a été plus encombrant et plus tonitruant que ja mais. Il avait demandé trois jours de ré pit pour étudier à fond le rapport de M. Viger. I! n’en a pas dit un mot et la Chambre n’a entendu qu’une diatribe exaspérée contre M. Ferry dont la per sonnalité n’avait rien à voir dans le dé bat. M. de Douville-Maillefeu qui est un de ces libéraux qui détestent la presse ne perd pas une occasion de répéter qu'il ne lit jamais les journaux. C’est un avantage qu’il a sur scs collègues et sur nous, car ses collègues sont obligés de l’entendre et nous, nous sommes par devoir professionnel, obligés de le lire. C'est quelquefois dur. On savait à la Chambre que M. Jules Ferry avait pris la résolution, en cas d’invalidation, de ne pas se représenter devant les électeurs de Saint-Dié, mais peut-être les termes dans lesquels la nouvelle était donnée n’étaicnt-iîs pas de nature à bien disposer les hésitants. Il n’était peut-être pas très habile de dire comme chose certaine et avérée qu’il y avait à la Chambre une coalition toute prête à se reformer des droites, des boulangistcs et de l’extrême gauche pour valider l’élection de M. Picot. Aujourd'hui l'Estafette revient sur son affirmation et la maintient. Notre confrère pense-t-il que ee soit servir M. Jutes Ferry que de se montrer si agres...

À propos

Fondé en 1881 par Charles Laurent, Paris fut d'abord un quotidien gambettiste, avant de devenir tout simplement opportuniste. En 1888, le journal attaque avec violence le Crédit Foncier, lequel le rachète immédiatement dans le seul but de le faire taire. À la suite de quoi le directeur du journal démissionne, pour fonder Le Jour. Le nouveau directeur Raoul Cavinet, d'une moralité douteuse, sera impliqué dans les années qui suivent dans plusieurs affaires de chantage et de fraude. Il abandonnera son poste, et le titre avec lui, en 1895.

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