Extrait du journal

x brouillard, épais comme de la soupe aux pois, s’attardait, traînait autour de la Paimpolaisc. Parfois, il se soulevait d’un mètre ou de deux, juste pour laisser voir aux flancs de la goélette le clapotis glauque de la mer d’Islande. La morue ne mordait plus. L’équipage, subordonné et brutal, à l’image du patron Le Floch, commençait de grogner. C’était le résultat d’une mauvaise réputation. Qui aurait mis son sac à bord de la Paimpolaisc, s’il n’eût été un rôdeur de ports ? Dans la flotte d'Islande, la goélette passait pour apporter la guigne. On l’évitait soigneusement. On la craignait comme l’iceberg. On s’en détournait comme de ces longs éperons de basalte noir, qui se prolongent loin de l’île d'Enfer, et vous éventrent un navire sournoisement, un navire bien confiant....