Extrait du journal

Cependant, au-delà du détroit, l'irritation est extrême. Le peuple, qui a le plus contribué à ébranler le droit public ancien, en même temps qu'il empêchait la création d’un droit public nouveau, ne sait à quel principe se retenir dans la chute où il s'abîme avec tout le code international. Le journal de lord Palmerston s'en prend à tous dans ce désarroi inattendu, qui compromet la couronne de son patron et flétrit des lauriers qu'a vus naître 1815. Il objurgue la diplomatie qui s'est réunie sans programme arrêté d'avance et prédit à la conférence le sort proverbial de tous ceux qui, n'ayant rien pour s'asseoir, tombent entre deux selles. 11 objurgue l'Allemagne, qui rêve d'écraser le Danemark ; il excite la France en lui rappelant les grands jours de Magenta et de Solfelino, en lui montrant Venise esclave en face de Milan affranchi. Il souille à l'oreille de la Suède le mot de standingvisse; et, grisé par la poudre, enflammant chacune de ses phrases, il s'écrie, d'un ton de prophète : < Tous les avertissements sont inutiles ; les Allemands se précipitent en aveugles, mais le jour fatal approche. Si, dimanche prochain, ils n'acceptent pas les propositions qni leur sont faites, la guerre éclatera de nouveau; et cette fois elle 11c se restreindra pas entre le fort et le faible, et de grandes nations seront certainement entraînées dans la...