Extrait du journal

Si l’on jette un regard sur les travaux de l’Assemblée pendant cette longue session, il peut sembler opportun dès aujourd'hui d’en apprécier, en même temps que les résultats matériels, la portée politique et morale. El celle-ci est immense, à en juger par les paroles que M. Boulier laissait tomber, hier, sur la liberté de discussion et la nécessité d un contrôle sérieux. Sans doute le droit d'interpellation, dangereux avec des ministres responsables, mais indéniable avec des commissairesorateurs, n'a point encore été restitué; sans doute le droit d'amendement ne s'est point encore dépouillé des formes inutiles et gênantes qui paraissaient, au premier abord, le rendre impossible; mais, quoi qu'il en soit, par la force des choses, le Corps législatif est sorti de son rôle purement passif et silencieux pour prendre des allures actives, pour revendiquer sa part d'initiative et de responsabilité dans le gouvernement du pays. C’est là une des conquêtes importantes de la session; mais avant de l'apprécier, avant de porter au compte de la libre discussion les malentendus dissipés, les attaques repoussées, les calomnies réfutées, il n’est pas sans intérêt d'examiner ce qu’a fait pratiquement pour le pays et ce que transmet d'effectif au jugement de l’avenir l'Assemblée qui va se séparer....