Extrait du journal

Rien n est à la fuis plus réconfortant et plus mélancolique que la lecture, dans les Lunyues MoibTiws, des débats des asseoir Liées générales de 1 Association des Professeurs de Langues Vivantes. On y constate une puissance de vitalité, une ardeur de convictions, une volonté passionnée d’atteindre au mieux qui font plaisir, mais aussi, hélas ! une confusion et un manque d’entente qui expliquent comment les résultats apparaissent souvent disproportionnés à l’effort.— La faute n’en est d’ailleurs pas, semble-t-il, aux professeurs seuls. L’Administration a sa bonne part de responsabilité ; la plupart du temps elle met les professeurs en face de décisions qu’elle a prises, pour les questions les plus vitales, sans les consulter, et, quand la pratique révèle l’insuffisance ou l'inopportunité des mesures élaborées dans l’ombre des bureaux ou des commissions, où le porte-voix du corps enseignant n'a, dans la majorité des cas, qu’une influence réduite ou nulle, elle se refuse à en convenir ou met la plus mauvaise grâce du inonde à essayer d’y apporter des remèdes de détail qui, parfois, pourraient suffire ; elle ne connaît qu'un remède : le changement radical de front, et c’est ainsi que 1 o i voit, tous les dix ans en moyenne, quelquefois plus souvent. les méthodes faire une brusque volte-face. De là l’inquiétude, la nervosité des professeurs qui finissent par avoir l’impression d’être des pantins dont des puissances aussi occultes que redoutables tirent les ficelles au gré de leur humeur mobile ou des variations de la politique. Ces changements sont, eux aussi, au reste, la preuve d’un désir de progrès, et l’or est ainsi en présence de deux bonnes volontés qui pourraient être fécondes si elles se combinaient, mais qui, faute d’entente, n’engendrent que l’anarchie et se dressent l’une en face d< l’autre en puissances ennemies....