Extrait du journal

11 y a quelques mois à peine, les élèves et les amis de Henri Hauvette fêtaient a la fois sa quarantième année d enseignement et son entrée à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Après que, dans l’ancienne chapelle qui est devenue le grand amphithéâtre de 1 Institut d’études italiennes, au cours d’une cérémonie qu’il avait exigée sans aucun apparat officiel, on lui eut remis 1 imposant volume de Mélanges, auquel une centaine à*italianisants français et étrangers avaient collaboré, on vit se lever Henri Hauvette : il posa devant lui, comme au début d un cours, sa montre et il commença, devant ses pairs et ses disciples réunis, une sorte de confession publique. Le développement de sa vie d’étudiant, puis de professeur, se confondait avec la lente renaissance des études italiennes dans notre pays. La pudeur extrême de son langage, la précision des souvenirs, la justesse de l’hommage rendu àsesmaîtresitaliens Luigi Villari, Pio Rajna, à ses prédécesseurs Emile Gebhardt, Charles Dejob, le récit tout objectif des difficultés rencontrées et vaincues, tout cela composait une page d’histoire du nouvel humanisme français, d’une majesté simple et comme ignorante d’elle-même, qui prenait une singulière valeur d’émotion. Dans le souvenir, au lendemain de la brutale disparition de celui qui, depuis vingtcinq anst était le maître incontesté et le maintenez des études...