Extrait du journal

Le lundi 27 novembre, M. Ferdinand de Lesseps, qui devait partir le lendemain pour l'Égypte, a fait dans la nouvelle salle, à peine prête, une conférence sur l'isthme de Suez. On sait que M. de Lesseps no manque aucune occasion de faire une conférence publique, soit à Paris, soit en province, pour s’expliquer sur la marche de l’œuvre considérable qu'il dirige. Il a bien raison. El ce qu'on ne comprend pas encore assez, c’est que les conférences sont un moyen de propagation excellent pour une idée utile. Pour la soutenir, on peut bien faire des publications imprimées; mais rien ne vaut une exposition orale, faite devant des publics différents, comme l'a déjà prouvé la campagne de M. Ernest Morin pour Jeanne d’Arc, et celle que M. Louis Audial avait tenté défaire pour Bernard Palissy. Les auditeurs s’en vont plus animés, plus vivement convaincus que s’ils avaient lu sur le même sujet, au coin de leur feu, un article de journal, une brochure ou un livre. Ainsi, à Rouen, un comité s'est formé pour le rachat de la fameuse tour, et l’on peut regarderiez succès comme assuré. M. Ferdinand de Lesseps prend un très-bon moyen pour convaincre ses auditeurs. Après une exposition générale de l'état où se trouvent ce jour-là les travaux du canal, il provoque les objections, il invite les auditeurs à lui poser des questions, à l’interroger sur tous les points qui leur paraissent obscurs ou incertains, de sorte que si quelqu’un ne s'en va pas complètement édifié, c’est sa faute, puisqu'il n’avait qu'à demander des explications sur ce qui fait naître scs doutes pour les recevoir à l’instant même....