Extrait du journal

Il y eut un jour où les honnêtes gens se rallièrent à 1 empire : ce fut pendant la minorité de Néron. Sénèque et Burrhus crurent qu’avec quelques réformes qui abolissaient des abus introduits depuis la mort (' Auguste, ils allaient régénérer l’empire; ils ne songèrent pas à établir une nouvelle organisation des pouvoirs qui offrit de sérieuses garanties aux citoyens; on somme, le système impérial est rectifié plutôt que modifié. Les institutions ne sont pas discutées, les ministres de Néron se contentent de rétablir une apparence de régularité administrative, mais le fond est le même. On vit bien vite combien 1 influence de ces ministres était précaire. Pour la garder, ils en sont réduits à des complaisances dont ils rougissent, à une tolérance qui va jusqu’à la faiblesse, à des concessions qui vont jusqu'à la lâcheté, lisse croient obligés de fermer les yeux sur les débauches de Néron, de garder le silence devant le meurtre de Britannicus, et même d'excuser, bien plus, de justifier devant le sénat l’assassinat d'Agrippine. Qu’y gagnent-ils? Ils tombent du pouvoir et vont rejoindre les stoïciens, qui avaient protesté contre leurs complaisances coupables; ils adoptent leurs principes, pratiquent leurs vertus et meurent comme eux et avec eux....