Extrait du journal

— Comparnleon de In littérature latine et de la littérature grecque. C’est aujourd’hui une chose convenue, un lieu commun sur lequel il n’y a pas à revenir, que l’infériorité marquée de la littérature latine par rapport à la littérature grecque. Mais, comme il arrive pour tous les lieux communs, on a poussé celui-ci à outrance. Ainsi, des esprits qui ont la main plus forte que légère, M. Mommsen entre autres, ont témoigné pour la littérature latine un suprême dédain dont je ne prétends pas atteindre la hauteur. Cette littérature, j’en conviens, n’égale ni la splendeur, ni l'abondance, ni l'originalité de la littérature grecque, et si vous êtes curieux de voir cette vérité banale exprimée avec toute la mesure et la délicatesse qui manquent quelquefois ailleurs, vous la trouverez dans une pièce de vers déjà ancienne, adressée par M. Sainte-Beuve à M. Patin, au sujet de son cours de poésie latine. Je vous renvoie d’autant plus volontiers à cette pièce de vers qu’elle ne fait pas moins honneur au poï-tc qu'au critique, et qu’en outre elle consacre et perpétue pour ceux d’après nous le souvenir d’un cours que ceux qui l’ont entendu n’oublieront jamais, mais qui, après avoir été continué pendant tant d’années par le professeur avec un zèle exemplaire, vient de cesser, au grand regret des amis des lettres antiques. Les talents déjà connus et aimés auxquels ce silence donne la parole, soit à la Sorbonne, soit au College de France, seront les premiers à me remercier d’exprimer ici ces regrets en votre nom, parce qu’ils savent bien que ce témoignage rendu à ce que vous n’entendrez plus ne diminuera rien de votre sympathie pour ce que vous allez entendre (1)....