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Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger, 10 mars 1866

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Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger
10 mars 1866


Extrait du journal

faut donc nous y résigner, nous ne trouverons pas en étudiant Juvénal les qualités charmantes de la jeunesse m la perfection de l’âge mûr. Avec lui nous sommes en pleine décadence. Cependant cette décadence bénie bien aussi d'être étudiée. Quelque plaisir qu’on éprouve à séjourner le plus qu’on peut dans les époques 'le perfection comme le siècle d’Auguste, qui donnent au goût des satisfactions si vives, quelque charme <1" on ressente à se faire antique par l’imagination en revenant aux temps antiques, comme disait et comme faisait Tile-Live, à aller étudier les époques les plus reculées et en même temps les plus honnêtes de I ancienne Rome, l’empire avec toutes ses hontes a pourtant pour nous un intérêt tout particulier. Je ne crois pas qu’il y ait aucune partie de l’histoire romaine qu'il nous soit aussi utile d’étudier. Après tout c’est de l’empire et non de la république que notre société est sortie. Nos lois sont en grande partie les siennes. Ces institutions dont nous sommes fiers, spis font la sûreté et la force de notre société, presque toujours elles ont leurs racines chez lui. L’administration savante qu’Aiigustc avait créée a été recueillie comme un héritage par la plupart des nations modernes. Quand nos pères, les Barbares, ont passé le Rhin, c est I empire avec sa centralisation puissante ct son gouvernement habile qu’ils ont eu devant les yeux. Ils l’ont détruit, mais en le détruisant ils l’admiraient. Ce coup d’œil rapide qu'ils ont jeté sur lui avant de le renverser leur a laissé l’idée d’une grande chose. Aussi, presque partout, le regret de l’empire a survécu à sa ruine. Pendant cette période de chaos qui suit l’invasion, l’empire reste une sorte d’idéal confus pour toutes les classes intelligentes qui sc sentent opprimées par la force, et c’est cet idéal que, du moins dans ses éléments principaux, elles ont essayé de réaliser au réveil de la renaissance. Que de choses nous ignorerions du monde moderne, si nous ne connaissions pas l’empire romain !...
Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger (1863-1871)

À propos

La Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, dite « revue bleue », est une revue hebdomadaire ayant paru entre 1863 et 1870. Elle est l’équivalent littéraire de la Revue des cours scientifiques de la France et de l’étranger, dite « revue rose », fondé quasiment en même temps. D’obédience républicaine, on y trouve principalement des textes écrits par des universitaires. La publication cesse de paraître à la chute du Second Empire, mais renaît en 1871 sous le titre de Revue politique et littéraire.

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Données de classification
  • marlha
  • rome
  • france
  • romulus
  • uz
  • le rhin
  • caton
  • uis
  • la république