Extrait du journal

péché parla maladie dont il soufFrc.il no nous appartient pas d’apprécier ici les considérations que M. SainteBeuve y développe ; au point de vue littéraire, on y retrouve la finesse d’aperçus à laquelle on pouvait s’attendre. Mais au nombre dos mesures que M. SainteBeuve aurait voulu voir prendre par le gouvernement impérial, en vue de se concilier les littérateurs de talent, 11 indique la création d’une « Revue largement ouverte et solidement fondée ». C’est là une vieille idée de M. Sainte-Beuve, et nous croyons pouvoir en contester la justesse. On se rappelle peut-être encore le bruit (pie fil. il y a une douzaine d’années, un des articles de l nominent critique, inséré dans le Moniteur, et intitulé la Littérature diktat. Quoi qu'en dise M. Sainte-Beuve, le gouvernement a songé à mettre en pratique l’idée qui s'y trouvait exprimée; il a sinon fondé, du moins pris à son compte la Revue contemporaine; puis, abandonnant celle-ci, il fonda la Revue européenne. Ces deux revues n’ont eu qu’une courte destinée, et il ne faut pas en être surpris. On ne pourrait dire sans injustice quelles elles n’étaient pas « largement ouvertes» ; mais quoi ! la littérature est un mouvement des esprits qui a besoin, nonseulement de n’être pas gêné et comprimé, mais encore de se sentir entièrement laissé à ses propres inspirations; c’est pourquoi, à notre sens, cette formule : la Littérature diktat, contient deux termes qui s’excluent....