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Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger, 21 août 1869

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Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger
21 août 1869


Extrait du journal

changeantes cl varices, tantôt plus en profondeur, tantôt plus en étendue? « Le vice et la vertu, disait Châteaubriand, paraissent une somme donnée, qui n’augmente ni ne diminue. » Voilà ce qu’examine M. Francisque Bouillier, le savant directeur de l’Ecole normale supérieure, dans un mémoire qu’il a lu à l’Académic des sciences morales et qui parait sous ce titre : De la querelle , comme Diomède, se vantent d être meilleurs que leurs pères; les autres, comme Nestor, louent les hommes du temps passé aux dépens de ceux du temps présent. Horace, défenseur des modernes en littérature, semble partisan des anciens en morale. M. Francisque Bouillier cite fort à propos ce passage de Fonlcnelle : « 11 y a une grande différence entre la beauté d’un ouvrage cl le mérite de Fauteur... Pour juger de la beauté d’un ouvrage, il suffit de le considérer en lui-même; mais, pour juger du mérite de l’auteur, il faut le comparer à son siècle. » Cette distinction est également vraie en morale, entre la valeur absolue des intentions et la valeur relative cl variable des actions. En d’autres termes, tel homme vivant dans les temps barbares aura plus de mérite à être vertueux que tel autre vivant en des temps civilisés, sous des influences plus salutaires qui le guident et l’éclairent. 11 peut y avoir un progrès moral dans la société, dans une nation, mais ce progrès même rend à l'individu la vertu plus facile, l’cite prétendait même (pie le résultat suprême de la civilisation serait un jour de dispenser l’homme de l’exercice de la force morale par l’extinction successive de la pensée du mal, à mesure que diminuent la tentation et l’avantage de mai faire. Mais, comme dit fort bien M. Bouillier, il nous est tout aussi impossible de croire à l’extinction de la pensée du mal qu’à l'extinction de la mort par les progrès de la médecine que rêvait Condorcet. On peut dire toutefois...
Revue des cours littéraires de la France et de l'étranger (1863-1871)

À propos

La Revue des cours littéraires de la France et de l’étranger, dite « revue bleue », est une revue hebdomadaire ayant paru entre 1863 et 1870. Elle est l’équivalent littéraire de la Revue des cours scientifiques de la France et de l’étranger, dite « revue rose », fondé quasiment en même temps. D’obédience républicaine, on y trouve principalement des textes écrits par des universitaires. La publication cesse de paraître à la chute du Second Empire, mais renaît en 1871 sous le titre de Revue politique et littéraire.

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