Extrait du journal

— Nous annonçons avec plaisir un volume de M. Émile Monlégul sur Ls Pays-fins, impressions de voyage et d’art, que. Vwont avec le plus grand fruit ceux qui ont visité la Belgique et la Hollande, ceux qui n’y sont pas allés, et ceux qui ont le projet d’y faire un voyage d’agrément. Nature et t beaux, M. Monlégul les décrit ou plutôt les peint avec une imagination pleine à la fois de vivacité et d'exactitude. 11 ne parle pas de tout, mais il parle avec une grande nouveauté d aperçus e et une grande fécondité d'appréciations de ce qui l’a fortement ému. Toutes ces impressions sont personnelles ; aucune n’est paradoxale ; son esprit, à qui une érudition très-variée et très-particulière ouvre a chaque instant de larges et riches horizons, va plus loin et plus profondément qu’aucun autre ; c’est là son grand mérité. Donnons un exemple. Tout le monde admire le coloris, le mouvement, la magnificence des tableaux de Rubens et sa merveilleuse habileté à saisir les phénomènes les plus accidentels de la beauté. Mais ces qualités sont pour ainsi dire la partie matérielle de Rubens. Elles dérivent de qualités morales, (pie cherche et découvre M. Monlégul et que nul n'aurait mieux senties et exprimées que lui. Il nous montre «pie cette prodigieuse habileté matérielle tut doublée d une intelligence égalé aux plus hautes pensées, que le grand peintre tut double d’un grand poète dramatique. « Puissance pathétique et profondeur religieuse, voilà le vrai Rubens, et non pas le matérialiste habile que le jugement delà routine recommande à notre admiration. »...