Extrait du journal

avec Lamartine, avec Pascal, sur l’infini. On revient d habitude assagi de ces grandes promenades, parce qu’on y a perçu l’infime condition des hommes. On sent alors,entre moucherons, le besoin de se rapprocher et le cœur s’ouvre facilement à la pitié. Lisez donc les grandes pages que nous vous donnons aujourd’hui et venez ensuite rafraîchir vos yeux à cette place. Je vais vous parler de la renaissance d’un village français que l’Allemand avait rasé et dont les maisons claires s’offrent maintenant à la caresse du soleil, parce qu’un homme, ayant vu d’autres hommes dans la peine, leur a souri et tendu la main. 11 s’agit de ce bourg de Cléry, dans la Somme, que vient de reconstruire en entier M. Maurice Fenaille. Les journaux en ont dit quelques mots, trop peu de mots. Nous avons raison de louer la générosité américaine, si diligente et abondante, mais nous avons tort de ne pas honorer avec le même éclat ceux de notre sang qui font le bien. Il faut, au risque qu’elle leur déplaise, faire une ardente publicité à ces hommes, afin qu’ils sentent notre gratitude d’abord et pour que d’autres soient tentés de les imiter....