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Revue française politique et littéraire, 27 décembre 1925

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Revue française politique et littéraire
27 décembre 1925


Extrait du journal

ON noue dira que la saison n’est pas choisie pour parler d’elle et qu’on est mieux, par le temps qu’il tait, dans sa maison qu’à courir le long des trottoirs. C est possible. Mais la rue n est vivante, humaine, bonne à regarder qu’aux lumières. En plein jour, c est le ciel qu’on y voit d abord, même si elle est étroite et tortueuse. Et les artistes peuvent s’y réjouir à contempler les feux du soleil et des couleurs sur les pierres et les vieux toits. Quand la nuit vient, une nappe noire s'étend au-dessus des passants et la rue devient un lieu fermé où s’agitent des hommes et des femmes éclairés par les lampes des magasins. Le jour de l’année où elle est le plus curieuse à voir, c est au soir du 31 décembre, quand chacun s’en va trottinant du confiseur au marchand de jouets, de fleurs ou de bibelots, et que, frileusement, tout ce qu’il y a de meilleur en France, les jeunes mamans, les maris affairés, les épouses gâtées s’en vont de-ci de-là, les mains chargées de paquets petits et gros, comme si les joies qu’on prépare pour le lendemain de ce soir-là étaient la plus grave affaire du monde....
Revue française politique et littéraire (1905-1933)

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