Extrait du journal

Il a beau faire 38' à 1 ombre, ça n’empêche pas les imaginations de marcher. Et elles marchent, elles marchent. Il faut entendre rue Paul Bert tout ce qu’on raconte sur l’incendie du « Phihppart ». Giands dieux ! qu’il y a des gens bien renseignés. Ils n ignorent rien des détails du drame. Ils savent à quelle minute exactement le feu s’est déclaré, en quels endroits il a pris. Car, pour eux, bien entendu, l’explication la plus simple, celle que ce serait là un accident, ne saurait être la bonne. Ce n est pas assez Fantomas, cinéma, vous vous en doutez bien. Il faut qu’il y ait eu une main criminelle. C’est possible. Mais, eux, ils en sont sûrs. A l’oreille, ils vous diront le nom de l’incendiaire, ils vous indiqueront son sexe, sa nationalité. Ils con naissent le mobile qui l’a fait agir. Ils vous donneront les précisions les plus troublantes. Si vous leur dites : <« Mais comment savez-vous tout cela ? Comment surtout pouvez-vous le savoir? C’est un fait qui s’est passé à des milliers de kilomètres d’ici et il y a quelques jours seulement », ils vous répondent sur un ton mystérieux : « Eh bien, voilà, moi, je le sais. » Et vous les voyez partir tout gonflés de Leur secret que vingt pas plus loin, ils confient à une autre personne. Les canards sont plutôt des volatiles d’hiver, eh bien, ici, nous les voyez voler en toute saison. Tenez, un, dont vous entendez le coincoin un peu partout actuellement, c’est à propos de cette soi-disant grande réforme judiciaire qui serait en train de mijoter dans les cuisines du gouvernement. Oui, tout serait chamboulé. On supprimerait les cours d’appel indigènes....