Extrait du journal

d’œil, paraissent imposants, se développent sur chaque rive, à l’embouchure du Pei-ho dont ils défendent l’entrée. Ils ont plus d’apparence que de force réel le. Les murailles et revêtements en pisé, bien que périodiquement réparés, se fen dillent et se lézardent de toutes parts; le' talus s’effritent et s’écroulent sous l’action des pluies. Leur armement se compose néanmoins, en majeure partie de canons Krupp. Les deux principaux, appelés fort du Nord et fort du Sud, sont placés en face l’un de l’autre, sur les deux rives du fleuve qui, à cet endroit, mesure environ 200 mètres. Le fort du Sud (rive droite) est le mieux armé. C’est un rectangle dont un des grands côtés, parallèle à la côte, présente un front de mer de 800 mètres ; sa face nord commande le cours du fleuve concurremment avec le fort du Nord. Ce dernier (rive gauche) affec te également la forme rectangulaire. Un de ses grands côtés forme le front de défense du fleuve. Son front de mer est surmonté de trois cavaliers qui présentent d’excellent* buts de tir aux bâtiments pouvant appro cher de la côte. La construction de ce der nier fort est telle, qu’il enfile de ses feux le front de mer du fort du Sud. Cette défec tuosité dans la disposition des lignes de feux rendrait ce dernier intenable contre un ennemi qui occuperait celui de la rive op posée. Un fortin a été construit à l’Ouest du fort du Nord ; il semble avoir pour but de battre un des coudes de la rive gauche qui est défilé des feux du précédent. Les Chinois ont complété plus tard la fortification de Takou par la construction de deux autres fortins avancés, situés à deux milles en mer, sur de petits fonds, au milieu des bancs de sable et de vase, a droite et à gauche de l’entrée du fleuve et commandant la passe. Malgré l’avantage que présente ce front fortifié, d’être inattaquable par les bâti ments ayant un certain tirant d’eau, il n’a pu résister, comme nous l’avons vu le 17 juin dernier, au feu des petites canonnières...