Extrait du journal

Dès l’année 1806 la législature du territoire d’Orléans s’occupa de l’établissement d’écoles publiques primaires, mais sans succès hors des limites de la ville de la Nouvelle-Orléans. Le territoire devint l’Etat de la Louisiane en 1817, et la législature s’occupa activement de la question de l’éducation. Elle fit une grande erreur cependant, en allouant, pendant plusieurs années, beaucoup plus d’argent pour les collèges, c’est-à-dire pour l’éducation secondaire, que pour les écoles primaires. En 1834 le gouverneur André Bienvenu Roman, louisianais d’origine française, prononça de sages paroles à ce sujet : « Les écoles publiques, dit-il, entièrement gratuites, sont les seules qui puissent réussir sous notre forme de gouvernement. Elles abolissent l’odieuse distinction qui existe entre les enfants des pauvres et ceux des riches ; elles obligent le riche aussi bien que le pauvre à s’intéresser à ce qu’on choisisse des maîtres compétents, et elles offrent la meilleure de toutes les garanties, l’expérience. Ce maître infaillible des hommes d’Etat a prouvé que le système qui consiste à instruire la classe indigente gratuitement, dans des écoles ouvertes pour les enfants des riches, est une illusion dans un pays où les idées qu’on reçoit en naissant sont celles de liberté et d’égalité »....