Extrait du journal

Admirable texte ! Tout y est : la platitude, la peur, le roquefort, la table d’hôtes, même Tl < tarît qu’à mît v; je, par un reste de charité chrétienne à l’endroit du triste Noguères, nous ne refuserons pas d’attribuer au commissaire de service. Mais, au delà du fromage de demi-contrebande miteusement partagé entre habitués de l’hôtel Fouillade, il y a cet aveu capital que la fameuse motion de résistance signée, le 10 juillet 1940, par M. Noguères et ses acolytes était, en fait, une motion de pétainisme suraigu. Si les vingt-sept matadors qui prétendent aujourd'hui avoir héroïquement défendu la République contre l’usurpateur n’avaient pas voté au Maréchal les pouvoirs qu’il sollicitait de l’Assemblée, ce n’était pas du tout parce qu’ils les estimaient exorbitants, ils allaient même jusqu’à souhaiter que des négociations fussent engagées par le chef de l’Etat en vue d’« une PAIX durable dans l’honneur ». Aussi bien ces fier-à-bras se sont-ils toujours soigneusement gardés d’en rappeler les termes. En 1941, le triste Noguères n’avait évidemment pas les mêmes raisons de se montrer discret....