Extrait du journal

traine dans le Nord. Maintenant on parle du Pas-de-Calais. Ce n’est un mystère pour personne qu'au sein du R.P.F. existe un fort courant hostile à la candidature du général. Car supposez que son succès soit acquis de justesse, ce serait pour son prestige un coup très dur — irréparable peut-être — surtout si ses adversaires « nationaux » lui opposaient un candidat, dont les mérites personnels et la fidélité feraient amer as-sîgc 'u* le corps électoral. Quelle serait, au sein du R.P.F., la position du général, au cas où, dans d’autres coins de France, tel ou te! de ses seconds obtiendrait un succès franchement supérieur au sien ? Jusqu’à présent, de Gaulle avait spéculé sur sa qualité d'homme supérieur aux partis. S'il descend dans l'arène, il s’aligne sur le « tout-venant » des luttes de clocher. Car le R.P.F., quoi qu'il en soit, est bel et bien un parti comme les autres. Mais, d’un autre côté, comme le général, que ses adversaires « de gauche » accusent si volontiers de boulangisme, tient à rester dans les « normes de la légalité », il est important pour lui d'obtenir la consécration du suffrage populaire. M. Auriol — dit-on — ne rechignerait pas trop à appeler le général si la règle du jeu parlementaire l’y invitait : tore faut-il que la règle soit respectée......