Extrait du journal

(l'est pour l'aider à atteindre ce havre de salut, que Laval a pris le pouvoir et qu'il s'efforce de lui faire obtenir ce dont il a le plus besoin : de la 'main-d'œuvre ouvrière, c'esl-à-dire des centaines de milliers de Fran çais qu'on enverrait en Allemagne forger leurs propre chaînes au milieu des pires risques de mort. Et toute sa vaine -affectation de détente politique, surtout du côté des milieux ouvriers, n'a pas d'autre but que de faciliter l'opération. De son côté l'Allemagne va tenter par des efforts désespérés de remporter quelques-uns de ces succès .spectaculaires qui l'ont toujours menée au désastre Muai, (l'est, alors, si elle y réussit, que la presse stylée tentera de redorer le mythe de son invincibilité. Forte de cotte apparence illusoire elle se berce de l'es pu :r qu'elle pourra se retourner vers l'Angleterre et l'Amé rique -et leur dire : « Vous ne pouvez pas me vaincre. J'ai deux cent millions d'esclaves qui forgent mer. armes ; je suis l'Europe, car vous l'avez entendu pur le, (bouche de Laval, la France est passée dans mon camp. Et bien ! puisque la lutte est vaine, déposons les armes. Anglo-américains, arrangez-vous entre vous. Moi je me suis arrangé avec « mon » Europe. J'ai un Ira1:lé de paix tout prêt. Voyez comme j'ai été gentil pour la France, je ne lui demande pour le moment presque rien — sauf bien entendu d'être sous mon contrôle (politique et économique ». Tel est le dernier rêve de l'Allemagne ; le dernier espoir de Vichy. A le réaliser ou utilise 'momentané ment Laval : comme à le prévoir, on avait depuis longtemps, envoyé à Madrid, M. Piéiri, l'un des agents tes plus habiles et les plus dangereux de la grande conspiration contre la France démocratique. Mais cette paix — qui d'ailleurs ne sera pas — nous verrons dans un prochain article qu'elle ne serait dans l'esprit de l'Allemagne qu'une halte, en atten dant de repartir à la conquête du monde avec, cette fois, des millions de Français condamnés à mourir pour elle. v S.P.E.S....