Extrait du journal

Jamais l’importance de la culture du Chanvre n’a été mieux sentie que dans la dernière guerre maritime : les pays du Nord ont échangé à gros intérêts notre numéraire contre leur chanvre. Ces besoins urgents ont disparu & font peut-être déjà oubliés : mais ne peut on pas craindre qu’ils ne rebaffent d’un moment à Pauvre ? Doit-on compoter pour rien, d’un autre côté, l’augmentation prodigieufe du luxe en fil, toile, linge de toute espèce, & la conformation journalière pour les tables, cordes & voilures de la Marine. En 1783 , dit M. l’Abbé Rozier, on en a employé plus de quatre cent millions de livres pelant, & beaucoup plus du tiers a été tiré de l’Etranger. Il voudront qu’au lieu de décourager cette culture , comme on le fit en 1686 & 1722. en défendant rigoureusement la fortin de nos chanvres, comme otr l’a fait en 1749, en supprimant le droit d’entrée fur tous les chanvres venus de l’étranger, on accordât, à l’exemple des Etats-Unis, une prime de gratification au chanvre qu’on exporteront, ou du moins, fi les besoins du Royaume s’opposaient à cette exportation , une récompense aux Cultivateurs qui auroient famé en chanvre une certaine étendue de terrain. Toute espèce d’objection tombe d’elle-même, quand on répond aux politiques & aux spéculateurs de cabinet qui craignent pour la diminution de la récolte des grains : « La » France récolte , année ordinaire, près du double v plus de bled qu’elle n’en contamine. D’ailleurs m la terre qui porte du chanvre cette année, feu toit refilée eo jachère & quoique cultivée en...