Extrait du journal

morte. La conscience publique leur commandait cette pudeur. Il n’en a rien été. Dès la paix signée, dès la Commune vaincue, dès que furent consommées ces deux hontes : le démembrement de la Patrie et la défaite de la Révolution, l’entourage des prétendants se mit en route et alla sur le champ de bataille dépouiller les morts. On fut d’accord sur les objets à voler au cadavre. Mais à qui la bonne part dans le butin ? La dispute mit aux prises les larrons et chapardeurs” monarchiques. Aujourd’hui la guerre est au camp d’Agrainant : orléanistes, bonapartistes, légitimistes se disputent les uns aux autres les fruits de leur vol et d’un bout à l’autre du pays retentissent leurs cris, leurs imprécations et leurs objurgations. Le comte de Paris et la kyrielle de princes lilliputiens, dont il marche entouré, se réclament de Thiers, ce Gulliver, entre les jambes duquel leur père joua pendant dix-huit ans. Les bonapartistes, avec l’insolence dont ils sont seuls capables, osent, par la voix de Rouher et de Duvernois, faire appel à ce pays et à ce peuple dont ils ont achevé la ruine et poussé à la mort les enfants. Enfin les légitimistes, qu’on eut crus plus fiers, supplient par le canal de leur journal officiel, le Figaro, de ne point les oublier, et de songer qu’il y a eu à Froshdorff, pendant un nombre indéfini d’années, un homme qui, tous les jours de sa vie, aima assez la France pour ne point l’oublier dans ses prières !...