Extrait du journal

Nos prévisions progressistes, à quelques lointaines perspectives qu’elles arrivent, ne peuvent atteindre la disparition de l’art. L’homme, ainsi qu’il l’a toujours désiré, voudra jouir et savoir jusqu’à sa fin. En sorte que l’art et la science vivront autant que lui. Le savant, si nourri qu’il devienne de connaissances physiologiques ou chimiques, sentira toujours battre son cœur devant un tableau représentant la superbe nudité d'une femme. Il laissera même là son scalpel ou sa cornue, pour laisser glisser des larmes de ses yeux, quand il entendra une chanson lui rappelant sa douce jeunesse. De même qu’à côté de la foule emplissant les véhicules, augmentés et perfectionnés, marcheront toujours des gens, pour se dégourdir et flâner ; de même, parallèlement aux savants, dotant l’humanité- de leurs découvertes, existeront à jamais des artistes, la gratifiant de créations qui, bien qu’interprétant le réel, la transporteront un moment danse domaine de l’idéal. Ces derniers seront aussi indispensables que leurs frères les savants, puisqu’ils concourront aussi au mieuxêtre humain....